RUE LAFONTAINE  

Tu es si loin du temps qui blesse
Loin des chaos loin des fracas
Là où tu vis Rue Lafontaine
Le temps s’effeuille du bout des doigts  
Et tous les chemins solitaires
Depuis toujours me mènent à toi
Si tu me vois de ta fenêtre
Donne-moi du pain je n’en ai pas
 
Bien sûr j’ai fait tous les voyages
Le monde en vrai comme dans les vues
Dans des avions faiseurs d’orage
Glaives d’argent d’anges déchus
J’ai beau fouillé dans mes bagages
Les souvenirs se sont perdus
Si t’es pas un autre mirage
Donne-moi du vin je n’en ai plus
 
Il y a longtemps que j’imagine
Te réchauffer quand il fait froid
Te bercer de chansons faciles
Et retourner fendre du bois
Dans ta maison le soir docile
Irait se rouler comme un chat
Et toi penchée d’un air tranquille
Me donnerais l’amour encore une fois   

Un beau matin couleur de givre
De blanche buée dans la voix
La neige un cristal immobile
Gardera chacun de mes pas
Dans le frisson bleu qu’on devine
Dans le ciel par-dessus les toits
Je te crierai comme on se brise
Donne-moi le jour je ne vois pas 
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